17 janvier 2008
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" J’ai l’impression parfois d’habiter des visages, une goutte d’eau dans le brouillard. Fatigue ou indifférence, tout me semble un peu flou, se condenser ailleurs. La sagesse (je n’aime pas le mot) est d’être présent dans son lieu, présent dans son présent, de rebondir sur un sol ferme dans la tension d’un réel désir. Mon travail est une sorte d’absence qui paradoxalement ne me permet pas de m’absenter, un ancrage sans autre lien que toutes mes facultés. La réalité n’est peut-être qu’une présence d’esprit et de corps, une endurance à tout voir, tout penser, tout saisir aux extrémités, un secret dont le mot ne permet plus de se construire au-delà de ses outils. Nul besoin d’illusion, de rêverie, lorsqu’on connaît précisément ces possibilités, les mouvements conduits par le contact d’une simple pointe sur des surfaces sensibles. Le monde est tendrement féminin à la décision du corps, lorsque la violence n’excède pas le désir de sens. Il n’y a écriture que s’il y a perception d’un consentement, d’un désir en creux. Rendre visible suppose le lieu d’un regard. "